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LAVASA CITY, la ville sans pauvres

  • didier turcan
  • 21 mai 2012
  • 2 min de lecture

Le chantier de LAVASA CITY s’achève. Lancé au début des années 2000, ce projet de créer une ville pour riches à 200 kilomètres au sud-est de MUMBAÏ, se donne à présent pour objectif d’accueillir 400 000 habitants d’ici une dizaine d’années.

Comme de nombreux autres pays, l’Inde doit faire face à une urbanisation croissante et à l’asphyxie de ses grandes villes. Et quitte à bâtir de nouvelles villes autant qu’elles ne reproduisent pas les schémas délétères des villes existantes. Donc, on sélectionne. Et en Inde nait alors le concept de ville Platinum.

D’abord, on choisit un site difficile d’accès. LAVASA se trouve certes dans un décor de carte postale mais au milieu de montagnes, de collines, de lacs et de rivières. Le discours marketing omet de parler d’altitude mais évoque un site pittoresque et un climat tempéré… .

Ensuite, les promoteurs du projet ont conçu d’y implanter une rare densité de services de proximité pour les loisirs, l’éducation, l’offre de bureaux, le logement et la santé. En discussion, l’implantation d’une annexe de l’Université d’Oxford. Du lourd.

Enfin, LAVASA n’est destinée qu’aux Indiens pas seulement riches mais fortunés. En clair, il s’agit d’un club privé réservé à ceux qui ont les moyens de ne plus supporter la surpopulation, la pollution et la congestion des grandes villes du pays et qui n’envisagent pas pour autant l’abandon de leur statut de citadin. Un exil à l’intérieur du pays en quelque sorte. Mais avec un kit luxe dans la malle Hermès.

L’édification de LAVASA CITY aura coûté plus de 20 milliards d’euros. La ville sera dotée de sa propre police dont la mission sera de préserver les habitants de tout ce qui peut ressembler, de près ou de loin, à l’Inde d’aujourd’hui. Il est prévu de confier la gestion (sic) de la ville, non pas à un maire ou équivalent mais à un manager (re-sic) formé aux …. Etats-Unis (re-re-sic).

LAVASA n’est pas conçue pour demeurer le seul exemple de ce nouvel urbanisme. L’ambition est de développer une centaine de sites semblables au cours des quarante prochaines années.

Elle s’inscrit dans le programme indien de créer entre 300 et 400 villes nouvelles en vue d’absorber la dynamique d’urbanisation qui va s’intensifier. D’ici à 2050, le nombre d’Indiens urbains devrait augmenter d’un demi-milliard. Mais tous ne pourront pas se payer un appartement en bord de lac, un chalet suisse ou une villa hollywoodienne dans un site préservé, naturel et protégé.

Un détail, LAVASA CITY est aussi grande que Paris. Au-delà de la caricature, la création de villes comme LAVASA révèle une tendance de fond qui interpelle les passionnés de la ville que nous sommes. Le concept de ville privée peut légitimement choquer mais il sera toujours intéressant de suivre l’évolution du phénomène. Les villes privées sont une réponse, bonne ou mauvaise, aux maux des grandes villes. Et pour LAVASA et ses semblables qui fuient les bidonvilles, l’enjeu sera de démontrer qu’elles sont bien une véritable alternative et pas des villes bidons.

turcan@covos.fr

 
 
 

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