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Santé au coeur de l'entreprise

  • didier turcan
  • 12 juin 2012
  • 4 min de lecture

C’est fou ce que cette époque nous procure comme enseignements. On redécouvre à présent qu’il vaut mieux avoir un personnel en bonne santé que totalement stressé. Et que le stress ne peut plus être une méthode de management. Nous doutons que cette méthode fût un jour enseignée comme telle dans les écoles de commerce. En revanche, les avantages d’un personnel bien dans sa tête et dans son corps sont connus : diminution de l’absentéisme, meilleure ambiance et donc meilleures performances, prévention des accidents … . Autant d’avantages relativement objectifs et pas vraiment contestés dans leur existence qu’aucun chef d’entreprise ne refuserait d’inscrire à son tableau d’honneur.

La santé et le bien-être sont de nos jours des préoccupations sociétales majeures et les entreprises ne peuvent ni ne veulent, dans leur immense majorité, les négliger. Outre la législation qui impose à l’entreprise de prendre toutes mesures pour lutter contre les maladies et les risques professionnels, c’est une démarche volontaire qui est requise et leur est désormais demandée, favorisant la cohésion sociale et le bien-être des salariés et participant ainsi de la motivation générale.

La santé et le bien-être au travail sont affichés parfois par certaines grandes entreprises comme un souci un peu trop voyant pour être vraiment sincère. Qu’importe après tout s’il s’agit là d’une posture ou d’une stratégie de communication dès lors qu’elle s’ancre dans la réalité quotidienne ?

D’autres entreprises échappent au reproche en s’emparant de manière très concrète de la question, le discours venant après. Ainsi, la FRANCAISE DES JEUX a-t-elle créé un « Observatoire du bien-être au travail » qui a initié une série d’entretiens devant permettre et faciliter diverses mesures visant le temps dédié à ce bien-être, une planification spécifique des congés et RTT pour les salariés ayant des enfants en bas-âge ou encore une meilleure formation des managers à la gestion du temps et du stress. Les syndicats ont été étroitement associés à cette initiative et l’opération a obtenu, à ce jour, un taux très élevé de satisfaction.

Dans le domaine sévère des pathologies addictives et celui de la prévention des substances psycho-actives, certaines entreprises osent diverses initiatives dans l’espace resserré laissé par une réglementation rigoureuse d’un côté, se voulant respectueuse de l’éthique et de la confidentialité et l’obligation de l’employeur, de l’autre, d’assurer la protection physique et mentale de son personnel. Obligation susceptible, rappelons-le, de mettre en jeu sa responsabilité civile ou pénale. Les mesures de prévention et d’accompagnement sont alors du ressort des managers de proximité chargés d’appliquer des procédures concertées entre employés, médecin du travail et employeur.

Par ailleurs, des programmes se développent actuellement qui ont pour objectif de favoriser la réinsertion professionnelle des anciens malades du cancer et, au-delà, de mettre en évidence le précieux apport procuré par des individus sortis endurcis et avec succès de cette épreuve. Ces programmes sont en cours de validation. Nous nous emploierons à fidèlement relayer dans nos colonnes ces expériences et les différentes étapes de leur mise en œuvre.

Dans le cadre de notre programme MICE-UP, nous réfléchissons à la mise au point de nouveaux produits labellisés SANTE AU CŒUR DE L’ENTREPRISE.

Dans les années 90, déjà, nous avions conçu et mis au point un type de séminaires alternant des séances de travail et des soins de thalassothérapie. Les centres de thalassothérapie partenaires avaient accepté de reconsidérer leurs programmes de soins sur des durées limitées mais qui préservaient le bénéfice de bien-être attendu. De leur côté, les entreprises adaptaient leur programme de travail en tenant compte des effets générés par la cure. Les Thalaséminaires avaient alors produit d’excellents résultats mais avaient l’inconvénient, il y a 20 ans, d’être un peu trop en avance sur leur époque. L’univers de la thalassothérapie était jugé trop éloigné de celui de l’entreprise. Les choses ont sans doute un peu évolué depuis. Un formatage encore plus adapté de ce produit pourrait peut-être lui donner une seconde chance.

Aujourd’hui, nous aurions plutôt tendance à nous orienter vers des produits conçus à partir de réseaux intranets ou de plateformes collaboratives, alimentés régulièrement par des informations, des messages, des échanges entre les populations ciblées ou recourant, le cas échéant, à des applications ludiques. Ces produits seraient relayés, semestriellement ou annuellement, par des « open meetings », de formats variables, nationaux ou régionaux, en charge de la synthèse des données diffusées et partagées sur le réseau. Ces données concerneraient bien entendu tous les aspects liés au mieux-être dans l’entreprise, aux conditions de travail, aux problèmes de santé spécifiques éventuellement engendrés par l’activité exercée. Elles apparaitraient sous la forme de suggestions, sollicitations, exposés de programmes, hypothèses et mises en perspective et seraient évidemment coordonnées avec l’action des instances représentatives du personnel et des organes de direction.

Le bien-être au travail est très étroitement lié, comme solution, à cette préoccupation majeure de notre époque qu’est la résistance au changement. De bonnes dispositions physiques et mentales favoriseraient davantage les nécessaires adaptations requises par un monde en mouvement permanent. Et pour rompre certains blocages, des consultants en appellent à la paléoanthropologie et plaident pour une « entreprise darwinienne », une entreprise capable de s’adapter en prenant en compte son empreinte sociale, écologique et économique ; nous ajouterons l’empreinte urbaine en renvoyant à nos thèmes déjà développés sur la question dans de précédentes communications.

Autant de sujets de réflexion et d’action particulièrement forts dont les responsables des Ressources humaines en entreprise se sont emparés depuis un certain temps. Mais qui requièrent à présent des supports nouveaux pour permettre une plus ample diffusion de plus ambitieux messages.

turcan@covos.fr

 
 
 

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