Le MICE planning
- didier turcan
- 20 juin 2012
- 2 min de lecture

Valentine était en charge, au sein de l’agence, du MICE-Planning pour le compte d’une petite dizaine d’entreprises clientes. La fonction avait été créée quelques mois auparavant, juste au moment où certains sabios influents voyaient poindre la reprise tant attendue. Personne dans l’agence ne croyait vraiment à l’avenir de ce nouveau métier. L’heure était toujours à la compression des budgets, le moral n’y était pas, les projets de lois roses n’auguraient rien de bon, la Grèce ceci, l’Espagne cela.
Certes. Mais personne n’a jamais pu sérieusement prétendre que le MICE -- c’est-à-dire l’ensemble des réalisations et des événements corporate qui favorisent et supportent l’échange, le dialogue et la rencontre – était exclusivement destiné à voler au secours de la victoire. Cette activité n’a jamais eu pour unique ambition de consacrer des succès ou des gloires. Elle se charge aussi de les anticiper, mieux de les favoriser. Et en période de doute, elle a toujours joué un rôle d’effet de levier.
Et puis le MICE n’a jamais été une dépense mais un investissement et l’argument n’est pas seulement commercial. C’est à raison que l’on coupe dans les investissements MICE , comme dans les autres charges, dès que le ciel s’assombrit mais c’est à raison que l’on y revient vite fait avant même la première éclaircie.
Enfin, tout investissement doit être un minimum planifié et faire l’objet d’un budget, en empruntant une démarche aussi objective que possible. Alors, la question est-elle pour la première fois posée : quel est le budget MICE au titre de l’année en cours ? Et quel pourrait être celui de l’année suivante ?
Telle est la question, abrupte, que posera à ses clients celle ou celui qui exercera le métier de MICE-Planner. Lequel, en fonction de données stratégiques, de l’actualité, de problématiques du moment, de circonstances exceptionnelles, proposera les produits et services les plus adaptés et sera comptable de leur efficacité, voire de leur légitimité.
L’objectif idéal du MICE-Planner est de définir avec son client un budget annuel collant à l’exercice de référence. Pour mieux proposer ensuite un calendrier opérationnel sur deux ans. La méthode est certes avantageuse sur le plan commercial pour l’agence mais elle l’est beaucoup plus encore pour l’entreprise cliente qui voit là l’opportunité de globaliser et de calibrer précisément ses besoins sur une période donnée en se réservant la possibilité d’en négocier le coût sur un espace de temps plus long mais demeurant dans le cadre des engagements court terme. La démarche ne peut que convenir aux directions des achats et autres responsables du management de la mobilité.
Ainsi donc, en cette fin 2012, le MICE-Planning avait-il fini par s’imposer malgré tous les scepticismes. D’autant que l’on avait enfin pris conscience que la révolution numérique n’avait guère supplanté le MICE et que, loin d’en être l’antithèse, elle en était le complément. D’une certaine manière, les deux supports avaient fini par se livrer à une sorte de ping-pong réel – virtuel. Et la palette d’outils du MICE s’était trouvée enrichie et revigorée dans le sillage des technologies nouvelles.
Aussi, Valentine, interpellée sur la question, pût-elle déclarer doctement et placidement, en haussant les épaules, que le MICE, via le numérique, bof, finalement, ça restait toujours du Mozart.
turcan@covos.fr
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