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Appelez-moi France

  • didier turcan
  • 13 févr. 2014
  • 2 min de lecture

C’est un projet à contre-courant, si l’on ose dire. Un projet digne des Trente Glorieuses.

Le marché de la croisière est partout en pleine croissance. Partout, sauf en France. C’est pourtant un entrepreneur français, entouré d’une équipe de concepteurs français, qui a imaginé voilà cinq ans de lancer un paquebot de croisière de luxe battant pavillon français - avec tout ce que cela implique - au design résolument contemporain et au nom bien marqué : le FRANCE.

Son ambition : proposer l’excellence française afin de reconquérir les mers. Et les océans. Rien de moins. Son architecture : en rupture avec celle de ses congénères, gigantesques villes flottantes. Sa capacité : 800 passagers, 600 hommes et femmes d’équipage. Son créneau : le luxe, à tous les étages et dans les moindres recoins.

La proue effilée, la poupe entièrement ouverte sur la mer en plusieurs ponts superposés en terrasses, la coque du FRANCE sera blanche, toute blanche. Avec, s’il vous plait, chaloupes incorporées, parfaitement invisibles. Au cœur du navire, l’indispensable salle de spectacle sera équipée d’un dôme de 18 mètres de diamètre. Et le must, à l’avant, un spa entièrement vitré à bâbord et à tribord, comme offert à la mer.

Entre les deux superstructures, évocation des cheminées rouges et noires de l’ancien FRANCE, se nichera un jardin palmeraie de plus de 1 500 m². Ce sera la note un peu kitsch de cette réalisation qui fera se côtoyer une gastronomie ducassienne, une décoration raffinée à l’extrême et une technologie de pointe. L’ensemble concourant à renouer avec une certaine idée de la croisière et une idée certaine de la France.

Le FRANCE sera un modèle d’écologie. La forme adoptée vise à minimiser la trainée, diminuant ainsi la résistance à l’avancement. Sa vitesse, très raisonnable, sera d’environ 15 nœuds malgré un faible tirant d’eau. Toutes les solutions existantes en matière de motorisation et d’éclairage ont été adoptées pour contraindre la facture énergétique du bâtiment.

Le coût de ce magnifique projet est de 400 millions d’euros. La constitution du tour de table a démarré au début de l’année qui permettra d’accéder à une dette d’un montant équivalent à celui du capital de la société créée à cet effet. Plusieurs investisseurs internationaux étudient le dossier.

Les chantiers de Saint-Nazaire entameront la construction du nouveau FRANCE début 2015, prévue pour s’achever trente mois plus tard.

Didier SPADE, président de Seine Alliance et initiateur du programme était ce soir là l’invité du Club 5 Frédéric Bastiat qui lui avait proposé de faire une courte escale rue Cujas dans le cinquième arrondissement de Paris. A l’issue de sa conférence, ce Fitzcarraldo des temps modernes a les yeux qui pétillent d’enthousiasme. Le sourire est celui d’un enfant. Il répond à toutes les questions et semble s’intéresser à toutes les remarques. Mais à la différence du célèbre baron péruvien, il ne rêve pas d’opéra mais d’écume. Rendez-vous à l’été 2017.

turcan@covos.fr

 
 
 

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